Introduction
Les cheveux crépus sont bien plus qu’une simple texture capillaire : ils incarnent une histoire, une culture, un vécu, mais aussi une fierté. Pourtant, le mot “crépu” lui-même fait débat. Est-il neutre ou connoté ? Faut-il le conserver, le remplacer, ou le revendiquer ? Chez Maïga Studio, nous avons souhaité apporter notre éclairage en tant que professionnels de la coiffure, mais aussi en tant qu’acteurs engagés pour l’inclusivité.
Cheveux crépus : une définition simple, sans jugement
Le mot “crépu” trouve son origine dans le langage descriptif. Selon la langue française, il désigne un cheveu naturellement très frisé, court, serré et dense. Cette définition ne comporte aucune connotation négative. Pourtant, dans l’inconscient collectif, le mot peut parfois évoquer des idées de cheveux difficiles, rebelles, indomptables.
Ce malentendu vient en partie d’une confusion fréquente avec le verbe “crêper”, qui fait référence à une technique coiffante artificielle. Cette confusion sémantique alimente les jugements injustes qui pèsent encore aujourd’hui sur les cheveux crépus.

Une texture historiquement marginalisée
Pendant des siècles, les cheveux crépus ont été invisibilisés, moqués, voire stigmatisés. Dans les sociétés occidentales, ils ont souvent été considérés comme “non professionnels”, “peu esthétiques” ou “mal entretenus”. À l’époque de l’esclavage et de la ségrégation, les cheveux crépus étaient même ciblés comme un marqueur racial à gommer.
Ce n’est qu’à partir des années 60, avec l’émergence de mouvements comme les Black Panthers, que les cheveux crépus ont commencé à être revendiqués avec fierté. La coiffure afro est devenue un symbole politique, culturel et identitaire fort. Aujourd’hui encore, cette dynamique de réappropriation se poursuit.
Le mot “crépu” : entre rejet et réaffirmation
Certains experts capillaires, comme le Cheveutologue ou Gillette Leuwat, appellent à l’abandon du mot “crépu”, lui reprochant ses connotations historiques et ses usages détournés. Ils proposent parfois des alternatives comme “cheveux texturés”, plus neutres selon eux.
Mais ici encore, prudence. Le mot “texturé” provient de l’anglais “texturized” et fait souvent référence à un cheveu ayant subi une transformation chimique. En l’utilisant à tort pour désigner des cheveux naturels, on brouille le message et on perd la richesse des identités capillaires.
Nommer, c’est reconnaître
Chez Maïga Studio, nous pensons que refuser de nommer, c’est parfois refuser de reconnaître. Et si le mot “crépu” a pu être instrumentalisé, ce n’est pas à lui de porter seul le poids de l’histoire. Nous croyons qu’il est possible de réhabiliter le vocabulaire, de le désamorcer, et surtout, de le redéfinir positivement.
Derrière le mot “crépu” se cache une texture puissante, vivante, créative. Une texture qui permet une infinité de styles, du wash and go aux tresses en passant par le twist-out, le puff, ou les coiffures protectrices. Une texture qui est un patrimoine vivant.

Notre engagement envers les cheveux crépus
Chez Maïga Studio, nous avons fait des cheveux crépus l’un des piliers de notre expertise. Nos coiffeurs et coiffeuses sont formé(e)s aux textures afro, frisés, bouclés et métissés. Nous avons à cœur d’offrir un service de qualité, respectueux de chaque nature de cheveu, sans discrimination ni hiérarchisation des textures.
Nous croyons en une beauté inclusive, plurielle, et décomplexée. Chaque client(e) qui pousse la porte de nos salons est accueilli(e) avec bienveillance, professionnalisme et écoute, quelle que soit sa texture capillaire.
Et demain ?
Le mot “crépu” survivra-t-il aux débats sémantiques actuels ? Sera-t-il remplacé, enrichi, ou enfin pleinement assumé ? La réponse nous appartient à tous.
Chez Maïga Studio, nous faisons le choix de la clarté, de l’éducation et de la fierté. Nous continuerons à nommer les cheveux pour ce qu’ils sont, sans tabou ni euphémisme. Et surtout, nous continuerons à les sublimer.
Ce que nous retenons
- Le mot “crépu” est descriptif, non péjoratif.
- L’histoire des cheveux crépus est marquée par des discriminations, mais aussi par une forte dynamique de réappropriation.
- L’objectif est de nommer avec respect, sans invisibiliser.
- Les cheveux crépus méritent d’être reconnus, célébrés et bien coiffés.
- Maïga Studio s’engage à former et coiffer avec excellence toutes les textures capillaires.